Prendre le temps pour gagner du temps
On a tendance à vouloir montrer le fruit de ses efforts le plus tôt possible. C’est un réflexe humain. Toutefois, bâcler la présentation des résultats d’une étude, même si cette dernière est rondement menée, c’est prendre le risque de réduire son travail à néant et de ne susciter qu’une petite fraction de l’engouement escompté. En effet, devant la complexité de certaines données, la contradiction de certains résultats et l’ambiguïté de certaines conclusions, il est nécessaire d’avoir du recul et d’engager une véritable réflexion pour vulgariser au maximum sans pour autant perdre en justesse et en rigueur. Des pictogrammes biens pensés, des graphiques pertinents, une « orientation » et un sens de la lecture qui favorisent l’expérience du lecteur sont des préalables indispensables à la réussite de l’infographie.
Le jargon de l’infographie
En fonction des résultats que vous souhaitez mettre en lumière dans votre présentation, vous allez devoir recourir à des outils spécifiques.
Les questions à double choix
Destinées à représenter une tendance entre deux choix, ce type de question ouvre sur un pourcentage. On pourra alors opter pour deux types de schémas :
- Pictogrammes : très pratiques et faciles à lire, les pictogrammes donnent une visibilité globale et simplifiée à un résultat. Ils seront repris ailleurs dans la même forme et la même couleur pour croiser deux données ;
- Camembert : plus eye-friendly que le pictogramme, il donne une visibilité globale en moins d’une seconde !
Les données sur zone géographique
Lorsque votre étude s’étend sur une large zone géographique, le mieux reste encore de présenter une carte des villes, régions, pays ou continents concernées et d’opter pour un dégradé de couleur qui s’accentue au fur et à mesure que l’intensité de la tendance s’accentue également.
Les tendances temporelles
Les courbes sont le meilleur moyen de montrer la volatilité ou la linéarité d’une tendance dans le temps. En fonction du nombre de données en jeu, vous pourrez utiliser :
- Des courbes : il s’agira là de se concentrer sur un seul type de donnée. Vous pouvez présenter plusieurs occurrences en jouant sur les couleurs des courbes. Attention toutefois à ne pas opter pour des couleurs peu différenciables, notamment si vous comptez imprimer votre infographie ;
- Graphiques multiples : pour deux types de données. Associez les courbes aux bâtons pour mettre en concurrence deux types de données. Préférez cette présentation pour deux données complémentaires.
Mesure de la satisfaction
Pour présenter les résultats d’une question donc la somme des réponses équivaut à 100%, préférez un graphe en camembert ou, plus tendance, en donut !
Comparer des proportions
Lorsque vous souhaitez comparer des entités qui elles-mêmes sont composées de sous-entités qu’il serait intéressant de comparer, l’histogramme empilé est la meilleure option. C’est par exemple le cas de la comparaison des chiffres d’affaires annuels qui, eux-mêmes, comptent entre autres des sous-entités comme le résultat net, l’EBE (excédent brut d’exploitation), la valeur ajoutée, etc. Ce type de graphique permet non seulement de révéler un total relevé au fil du temps par exemple, mais également ce qui le compose. Il pourra alors soutenir l’importance accordée à telle ou telle part de votre activité, tout en facilitant la compréhension et la visibilité globale.
Le clair plutôt que le beau
Plus les données mises en lumière sont variés et/ou complexes, plus votre infographie devra être correctement présentée. Bien sûr, optez pour les couleurs de votre charte graphique et privilégiez la lisibilité au style. Souvent, c’est la volonté de proposer quelque chose de « beau » qui motive l’instigateur de l’infographie. Vous allez devoir vous affranchir de cette approche pour proposer quelque chose de clair et de concis, dans la mesure du possible. Toujours dans cette optique d’être compris le plus vite possible, n’hésitez pas à segmenter votre infographie en plusieurs sections ou séquences pour regrouper dans une même section les résultats qui partagent un sens commun.
Pour résumer…
Notons bien qu’il n’y a pas de recette miracle pour réussir son infographie, si ce n’est de garder en permanence ce souci de clarté. Ne surchargez pas votre présentation, tenez-vous à une ligne éditoriale précise et n’hésitez pas à mentionner les sources où votre audience pourra trouver des informations complémentaires. Restez simple quelle que soit la complexité des résultats que vous présentez. Evitez autant que possible le parasitage de vos divers schémas et graphiques et assurez-vous à chaque fois d’avoir formulé vos résultats de la manière la plus simple possible. Testez votre infographie avant de la présenter pour éviter les erreurs de compréhension qui vous auront échappées.